Il faut être stimulé pour apprendre en dehors des institutions éducatives, surtout en matière d'art. Christian Ritter, lui, est simplement passionné. Comme un enfant émerveillé par une nouvelle découverte, on l'écoute parler de son travail.

Aisément, il pratique le verbe et nous entraîne sur la voie de ses références, qu'elles soient artistiques, conceptuelles ou concrètes et issues de ses propres expériences.

Depuis l'âge de 37 ans, il s'adonne à la sculpture sur bois et bronze. Autodidacte, neuf ans d'auto-formation académique l'entraînent vers la création personnelle. S'accomplissant tout d'abord dans un style Nouvelle Figuration, il chemine à présent vers une abstraction expressive et poétique.

« Un jour, je devins sculpteur et je me demande depuis, si quelques souvenirs ne sont pas à l'origine de cela. Je me rappelle d'une activité que j'avais sur le balcon de l'appartement à l'âge de 7 ans. Pour cela, je passais des heures à plier, marteler des feuilles de plomb, façonner des capuchons de goulots de bouteilles de vin. Matériau souple, malléable, plaisant, j'en formais de petits volumes cubiques que j'imbriquais consciencieusement afin de ne laisser que peu d'espace libre dans les boîtes. Des lingots lourds comme un trésor... »

Ce passionné, suit depuis 1995 un cheminement créatif ancré dans son attirance pour le bois dont il travaille les différentes essences, veines et couleurs. Épris de liberté des formes, il a choisi la sculpture en ronde bosse, et s'exprime à travers une figuration libre empreinte de poésie, entre réalisme et abstraction, laissant libre l'imagination du spectateur. Des nus pudiques et dignes côtoient des silhouettes dont l'apparente simplicité cache une force intérieure palpable. Un paisible pèlerin en bronze renoue avec le sens profond des choses. Cette synergie retrouvée entre l'homme et la nature accompagne la réflexion, les pensées et les rêves. Le travail de Christian Ritter n'est toutefois pas exempt de clins d'œil, notamment vers l'art africain auquel son « Totem » en frêne rend hommage.